Naissance du monachisme et de la vie bénédictine
Enraciné dans la tradition biblique et stimulé par l’exemple du Fils de Dieu fait homme, le monachisme a germé lentement dans l’Église pour fleurir vers la fin du IIIème siècle dans les déserts d’Égypte, de Syrie, de Palestine et de Cappadoce, alors que les grandes persécutions romaines tendaient à s’éteindre.
Saint Benoît
Saint Benoît est un jeune noble du Nursie, en Ombrie (Italie), né vers 480, dans un monde bouleversé par la grande crise des valeurs et des institutions, provoquée par la chute de l’Empire romain d’Occident (476) et par les invasions barbares. Autour de ses quinze ans, il est envoyé à Rome pour y poursuivre des études supérieures qui doivent lui ouvrir la carrière des magistratures civiles. Benoît ressent cependant l’appel à quitter le monde et les multiples tentations qui s’y déploient pour chercher Dieu, désirant plaire à Lui seul. Suivant l’exemple des premiers moines, il mène alors trois années de vie solitaire dans une grotte à Subiaco, vivant du travail de ses mains, s’adonnant à l’ascèse et à la prière, parvenant à surmonter les tentations de l’esprit et du corps.
Cette période de solitude avec Dieu est un temps de maturation pour Benoît, qui lui permet par la suite de guider ceux qui viennent vers lui. Il est en effet progressivement rejoint par des hommes qui veulent chercher Dieu sous sa conduite. Bientôt, une douzaine de petits ermitages s’élèvent autour du sien, Benoît se dévoue à cette œuvre que Dieu suscite et son influence se met à rayonner.
Face aux jalousies que cela provoque, Benoît décide de changer de lieu. Près de Naples, au sommet de la montagne du Cassin, il fonde un grand monastère et, avec ses frères, il entreprend d’évangéliser la région encore païenne, dans une vie de prière, de travail et d’accueil. Sous son autorité paternelle, ce monastère devient un centre de prière et de louange ainsi qu’un foyer de civilisation et d’humanisme chrétiens.
Parvenu au faîte de son expérience spirituelle, il achève de rédiger la Règle des moines dans laquelle il sait recueillir la sagesse du monachisme antérieur, tant oriental qu’occidental.
Cette règle commence par une invitation : ‘Ecoute’
et une interrogation, relayant l’appel du Seigneur : « Quel est l’homme qui veut la vie et désire voir des jours heureux ? ».
Ainsi, à celui qui cherche Dieu saint Benoît propose un chemin qui est fondamentalement un chemin de bonheur. Non pas un bonheur factice et éphémère mais le seul bonheur vrai et durable, celui que l’on ne trouve qu’en Dieu.
Doué d’une profonde sensibilité humaine, saint Benoît regarde l’homme, en suivant trois lignes directrices : la valeur de l’individu en tant que personne ; la dignité du travail entendu comme service de Dieu et des frères ; la nécessité de la contemplation, c’est-à-dire de la prière. Ayant compris que Dieu est l’absolu et que nous vivons dans l’absolu, l’âme de toute chose doit être la prière : Qu’en toute chose Dieu soit glorifié.
Discours du pape Jean-Paul II à l'abbaye du Mont-Cassin 1979
Saint Benoît est une grande figure du monachisme occidental qui s'inscrit dans le monachisme primitif né en orient.