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 Fondation du monastère Sainte-Cécile de Solesmes

Le 8 octobre 1866, l’évêque du Mans, Monseigneur Charles Fillion, vient à Solesmes bénir la première pierre d’un monastère de moniales qui doit s’élever sur un coteau des bords de la Sarthe, non loin de l’abbaye Saint-Pierre.

Sainte-Cécile de Solesmes
Abbaye Sainte-Cécile Bruyère

Le fondateur veut que les futures moniales aient le plus rapidement possible un monastère complet incluant tous ses lieux réguliers, afin de pouvoir les initier lui-même au véritable esprit monastique et à une entière observance ; il sent en effet que le temps lui est compté. C’est ainsi qu’en cet automne 1866, le chantier du monastère de Sainte-Cécile est ouvert ; et pendant que se bâtit l’édifice matériel, les premières postulantes se réunissent dès le 16 novembre dans une maison du bourg pour inaugurer leur vie conventuelle.

Le 13 août 1867, les postulantes s’installent dans le monastère définitif et, le lendemain, le Père Abbé donne l’habit monastique aux sept premières novices.  Le 15 août 1868, les premières moniales de Sainte-Cécile émettent leurs vœux perpétuels et reçoivent la consécration des vierges. Le jour suivant, elles élisent régulièrement leur première prieure, Mère Cécile Bruyère. Dom Guéranger continue à veiller sur la petite communauté et sur sa jeune prieure, derrière laquelle il s’efface progressivement afin de l’habituer au gouvernement.

Abbaye Sainte-Cécile de Solesmes

Le Concile du Vatican, ouvert le 8 décembre 1869, est pour le père abbé l’occasion de développer chez les moniales le sens catholique qu’il a voulu leur communiquer dès le début, leur demandant de « mettre au-dessus de tout leur beau titre de filles de l’Eglise catholique. ».  Monseigneur Fillion, qui participe au Concile, a la pensée de demander au pape Pie IX de confirmer l’œuvre accomplie et de pouvoir conférer la bénédiction abbatiale à la prieure de vingt-quatre ans ; le monastère n’était pas même encore élevé au rang d’abbaye ! La guerre et l’invasion de la France ne permettent pas de profiter aussitôt de la faveur pontificale mais l’année suivante, le 14 juillet 1871, Monseigneur Fillion vient donner la bénédiction abbatiale à Mère Cécile Bruyère. Quelques mois plus tard, le 12 octobre, il consacre l’église sous le titre de Sainte-Cécile.

En mettant les moniales sous la protection de sainte Cécile, Dom Guéranger les établit dans une étroite relation avec l’Église romaine et la chaire de Pierre, au service desquelles lui-même avait dépensé ses forces ; il atteste ainsi qu’un lien vital unit les moniales bénédictines aux premières générations chrétiennes et spécialement à Cécile, cette jeune martyre qui s’entretenait sans cesse avec Dieu, n’interrompant sa prière ni le jour ni la nuit.

Sainte Cécile
communaute Sainte-Cécile de Solesmes

Le monastère se développe rapidement mais en juillet 1874, Monseigneur Fillion est emporté prématurément à l’âge de cinquante-huit ans. Et six mois plus tard, le 30 janvier 1875, c’est Dom Guéranger qui s’éteint après une vie donnée au service de Dieu et de l’Église, ayant légué à sa fille spirituelle le meilleur de lui-même. Mère Cécile Bruyère qui n’a pas trente ans mais qui est forte dans la foi, assume pleinement sa mission d’Abbesse et gouverne désormais seule son monastère. Les vocations affluent, provenant de tous les milieux, de toutes les provinces, et même de pays étrangers. Comme l’essaim monastique s’augmente rapidement, Mère Cécile Bruyère doit envisager, à la fin des années 1880, de fonder dans le nord de la France le monastère Notre-Dame de Wisques et à peine dix ans plus tard celui de Saint-Michel de Kergonan en Bretagne

Sainte-Cécile de Solesmes

La loi française sur les associations de 1901 entravant le maintien d’une libre vie monastique, les moniales doivent alors partir en exil jusqu’à l’île de Wight en Angleterre. La communauté s’installe d’abord à Northwood, puis à Ryde. Les moniales rentreront en France sous l’abbatiat de Mère Claire de Livron, après la guerre de 1914 qui réconcilia les Français avec les prêtres et les consacrés.

Sainte-Cécile de Solesmes

Mère Cécile Bruyère est la fondatrice de l'abbaye bénédictine féminine de Solesmes

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