Dom Guéranger, premier abbé de Solesmes
Dom Guéranger est né le 4 avril 1805 à Sablé sur Sarthe.
Ordonné prêtre du diocèse du Mans en 1827, il se passionne pour l’histoire de l’Eglise. La découverte notamment du rayonnement de la vie monastique éveille en lui le désir de se mettre à son tour à l’école de saint Benoît dans la vie bénédictine. Il s’installe ainsi avec trois compagnons au prieuré abandonné de Solesmes le 11 juillet 1833. En 1837, le Saint-Siège érige le prieuré en abbaye. Quelques jours plus tard, dom Guéranger émet sa profession solennelle entre les mains de l’abbé de Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome.
Sa contemplation du mystère de l'Incarnation inspire son enseignement quotidien, ainsi que ses nombreux écrits. La liturgie, en particulier, retient son attention. Il en expose la spiritualité au peuple chrétien dans L'Année liturgique, son œuvre la plus célèbre, qui fait de lui un précurseur du mouvement liturgique du XXème siècle. Il publie également Des Institutions liturgiques, qui exposent les rapports de la liturgie avec la foi et l'unité de l'Église. Par cet ouvrage, Dom Guéranger contribua au retour des diocèses de France à la liturgie romaine.
Dom Guéranger a en effet une dévotion particulière pour le pape. Son Mémoire sur l'Immaculée Conception attire sur lui l'attention de Pie IX, qui lui demande de collaborer à la préparation de ce dogme marial, proclamé le 8 décembre 1854. En 1870, lors du Ier concile du Vatican, il expose dans La monarchie pontificale les témoignages de la tradition en faveur de l'infaillibilité du Pontife romain.
Sa dévotion au Sacré-Cœur est très intense. Il la considère comme le meilleur remède contre le jansénisme. C'est l'une des raisons pour lesquelles il s'intéresse à sainte Gertrude et aux auteurs mystiques.
Dès 1862, Dom Guéranger prend l'initiative de lancer plusieurs de ses disciples à la recherche des sources du chant liturgique de l'Église, engageant ainsi Solesmes sur un chemin qui conduira à la restauration du chant grégorien et à l'édition de son répertoire.
Il mourut le 30 janvier 1875, à l'âge de 69 ans. Il est enseveli dans la crypte de l’abbaye Saint-Pierre, tandis que son cœur repose dans le sanctuaire de l'église de Sainte-Cécile de Solesmes.